Il est des moments magiques. Zoom sur une rencontre inspirante.
Oui, je l’ai bien rencontré. Mourad Merzouki en personne. C’était il y a quelques années au Café Bleu de la gare de Lyon où il m’a consacré une heure avant de filer à ses priorités artistiques.
Le pouvoir de la naïveté
Je l’avais contacté un peu sans y croire car son parcours de chorégraphe autodidacte et son désir de donner une vraie place au hip hop dans le paysage culturel français m’avaient interpellée. Je le trouvais audacieux et élégant dans ses intentions. Son goût du voyage où il trouve l’inspiration et dont il se sert pour donner la chance à de jeunes danseurs d’incorporer sa compagnie, résonnait aussi en moi. J’avais envie de parler de ses actions et d’écrire un article sur lui, dans un objectif tout sauf commercial, pour ma simple culture personnelle. J’avais donc étudié son histoire que je trouvais belle, mais j’ignorais que sa compagnie était une des plus actives à l’étranger. Je n’avais pas mesuré son degré d’influence ni sa portée médiatique (presse, TV, radio, Internet). Bref, en discutant avec son assistante 5 minutes avant mon entretien avec lui, je me suis aperçue qu’il était une véritable star et là, je me suis sentie très très petite… Pour être honnête, j’ai failli faire demi-tour. Et je me suis demandée pourquoi il avait accepté de me rencontrer car je n’avais rien à lui apporter. Na-da. Lui qui jonglait avec un agenda de ministre, était d’accord pour m’accorder une heure de son temps, et le temps c’était son bien le plus précieux. J’étais paniquée.
Tout le monde connaît Mourad Merzouki : « Pixel », « Boxe Boxe », « Kafig Brasil », « Agwa » et autres ballets de hip hop sont de véritables joyaux de créativité. Un régal pour les yeux, le cœur, l’âme. Poésie, musicalité, prouesses techniques, rythme, ces créations sont magnifiques, pertinentes et ont une vraie personnalité.
Chaque fois que je suis allée voir ses spectacles, les gens finissaient debout, dans une standing ovation qui n’en finissait pas. C’était juste de purs moments de bonheur.
La portée de l’inspiration
Mais revenons à Mourad.
En fait, c’est un prince. Je sais que cela fait très cliché, très « Disney world » ce que je dis, mais c’est réellement un prince des temps modernes. J’ai passé une heure parfaite où Mourad répondait à mes questions avec enthousiasme et engagement. Le temps était comme suspendu. C’était un moment de grâce dont j’ai été la première surprise. Je n’ai pas vu passer l’heure. Je pourrais retranscrire l’entretien au complet mais je préfère mettre l’accent sur ce qui pour moi a été le plus intéressant : Ce qui m’a inspiré c’est ce que j’ai « senti » de la personne que j’avais en face de moi. L’intelligence de cet homme, je l’ai entendue entre les lignes de son discours, dans le ton de sa voix, je l’ai vue dans la manière qu’il avait d’être totalement présent et non dispersé, même si son portable sonnait pour nous interrompre. Et j’ai compris pourquoi il était une personne d’influence. Son corps, son comportement, son attitude positive, posée et sereine m’envoyaient des vibrations saines, vraies. Il n’y avait aucun artifice, tout n’était qu’authenticité et spontanéité. J’étais venue chercher de la matière pour écrire un article et j’ai découvert une loi, un enseignement parmi les plus riches de ma vie : l’attitude, la simplicité, l’humilité, le souci de mettre l’autre à l’aise et de se positionner comme son égal. Ce n’était pas ses paroles que je buvais mais ce qu’il dégageait, son aura, son charisme et sa délicate gentillesse. Oui c’est un homme élégant dans sa mission de vie, dans ses priorités, dans ses choix. Un homme qui sait où il va, qui ne regarde jamais en arrière, et qui ne s’encombre pas de regrets. Son exigence lui apporte la liberté de créer et la Liberté avec un grand L, d’être une personne vraie, inspirée et inspirante.
Car Mourad est aussi un passeur. Transmettre aux danseurs de demain fait partie de ses valeurs. Un acte sensé dont il a choisi d’être responsable. Il ne se refuse aucune mission, c’est à se demander comment il fait pour endosser tous ces costumes : Directeur du CCN de Créteil, chorégraphe, chercheur, entrepreneur, promoteur de compagnies, il est à la fois dans les avions, en régie, sur scène, dans les médias, il a le don d’ubiquité.
Les 3 choses les plus importantes que j’ai appris ce jour là
En dehors d’être totalement bluffée par sa personnalité, voire même complètement sous le charme de sa délicatesse – osons le dire – j’ai appris 3 choses essentielles ce jour-là : la justesse, la loyauté et l’intégrité. Certes j’ai parlé de la réussite de Mourad Merzouki, on parle désormais de lui comme d’un nouveau Béjart, mais avant de réussir, il a quand-même goûté le bitume… tout ne s’est pas fait en un jour et il a essuyé de nombreux refus avant de voler de ses propres ailes. Aujourd’hui, il est reconnu comme l’un des chorégraphes les plus doués de sa génération. Mourad est un homme d’actions, il prend des risques et ne se contente pas de l’à peu près. Sa belle attitude de danseur passionné, et de chorégraphe curieux de la différence ont forgé son mental, sa vision. On sent un homme intègre, honnête avec lui-même d’abord. Il ne se trouve pas d’excuses pour ne pas faire quelque chose de difficile, il y va. Ses équipes parlent de lui comme d’un homme juste, loyal et entier. Je savais que j’avais devant moi un véritable « role model », un exemple parfait de ce que signifie être artisan de sa vie.
J’ai accompagné Mourad sur le quai après l’avoir chaleureusement remercié du temps qu’il m’avait accordé, et je l’ai laissé continuer son chemin. De retour chez moi, j’ai écrit l’article en moins d’une heure. Ma main s’agitait comme une folle et je ne pouvais plus l’arrêter. Il y a des rencontres magiques, comme celle-là. Ma naïveté du début m’a portée chance. Occultant par ignorance l’homme médiatique, j’ai donné une chance à l’opportunité de rencontrer le vrai Mourad Merzouki. Si j’avais laissé ma peur des premiers instants m’envahir, je me serais privée d’un tel moment. Je n’aurais pas reçu ces enseignements que jamais aucune institution ne m’a apporté. Statistiquement, il y avait 1 chance sur 10 pour que cet entretien ait lieu et il a eu lieu. A méditer…
Et vous, quelle(s) opportunité(s) souhaitez-vous créer ?
Etes-vous artisan de votre vie ?
Pour lire mon article sur Mourad Merzouki :
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